Faut-il en finir avec (le débat sur) les 35 heures ?
Qui dit échéances électorales, dit débat sur les 35 heures… A quelques mois de l’élection présidentielle, le sujet revient telle une ritournelle, marqueur majeur de l’affrontement des partis gauche droite de notre pays. Acquis social…
Qui dit échéances électorales, dit débat sur les 35 heures… A quelques mois de l’élection présidentielle, le sujet revient telle une ritournelle, marqueur majeur de l’affrontement des partis gauche-droite de notre pays. Acquis social inattaquable pour les uns, mesure à reconsidérer ou à supprimer pour les autres, la durée du temps de travail à 35 heures par semaine anime les campagnes électorales.
Mais à l’heure où, comme le rapporte un article du Monde paru en ce début de mois, les chefs d’entreprises recherchent avant tout de la flexibilité, la durée légale du temps de travail constitue-t-elle une solution… et les 35 heures méritent-elles encore, et encore, de faire débat ?
35 heures, vraiment ?
Mises en place par le gouvernement Jospin en janvier 2002, les lois Aubry de 1998 et 2000 fixent la durée légale du travail à 35 heures par semaine au lieu de 39 heures précédemment. Selon les modalités négociées au sein de chacune d’entre elles, certaines entreprises appliquent une semaine effective de 35 heures et d’autres maintiennent la semaine de 39 heures avec récupération des heures supplémentaires (RTT).
Au final, selon l’étude Randstad Award 2016, réalisée auprès de 5.958 salariés à temps plein, âgés de 18 à 65 ans, 70% des salariés travaillent aujourd’hui plus de 35 heures par semaine : « Tandis que la majorité des salariés à temps plein interrogés (54%) doivent travailler 35 heures par semaine selon leur contrat de travail, ils sont deux fois moins au global (28%) à travailler effectivement 35 heures hebdomadaires, lorsqu’on prend en compte les heures supplémentaires ».
Propositions ou postures ?
Les gouvernements passent, les lois se suivent et la question des 35 heures reste… Il semble d’ailleurs que la question soit l’occasion pour nos hommes et femmes politiques d’occuper le terrain…
39 heures payées 39, une durée du travail fixée par les entreprises dans la limite européenne de 48 heures par semaine, des négociations obligatoires au sein des entreprises pour relever la durée légale du travail, etc. : ces derniers temps, les candidats aux primaires de l’élection présidentielle rivalisent de propositions à ce sujet. Et déjà, le débat sur les 35 heures avait refait surface, en début d’année, dans le cadre de la Loi Travail El Khomri avec la modulation du temps de travail.
Pendant ce temps, les chefs d’entreprises - au rang des principaux concernés tout de même ! – semblent, après les critiques et malgré les contraintes et les difficultés induites, s’être résignés aux 35 heures. D’ailleurs, plutôt que de relancer de nouvelles négociations sur la durée du travail, ils préfèrent faire bouger les lignes du débat vers la flexibilité.
Plus que du temps, de la flexibilité !
A quoi cela sert-il d’avoir une durée légale de travail à 39 heures par semaine si l’entreprise n’est pas assez flexible pour s’adapter aux nouveaux enjeux et environnements économiques ? Telle pourrait être la nouvelle question à débattre pour envisager l’avenir économique de nos entreprises et de notre pays.
Dans un monde hyper concurrentiel où les changements peuvent être aussi brutaux que rapides, les entreprises sont aujourd’hui confrontées à une nouvelle réalité, à un nouveau challenge : s’adapter ou péricliter. Or, pour s’adapter, elles doivent être flexibles.
Par exemple, cette flexibilité doit permettre de recruter les talents nécessaires pour répondre à un appel d’offres ou mener tout autre une mission temporaire, sans obligation de garder ces talents une fois la mission achevée. Or aujourd’hui, nombre de chefs d’entreprise renoncent à miser sur l’avenir, préférant ne répondre pas à un appel d’offre ou ne pas s’engager dans une mission courte, par anticipation des contraintes liées. Pourtant, beaucoup de salariés sont aujourd’hui prêts à cette flexibilité, synonyme de liberté pour la génération Y…
Finalement, 14 ans après la première loi sur la durée légale du travail à 35 heures, ne serait-il pas temps de faire évoluer le débat pour répondre aux réels besoins des chefs d’entreprise et leur permettre de s’inscrire avec réussite dans une économie en constante évolution et dans un monde du travail en pleine mutation ?
Chez SOCIC, nous sommes à votre écoute et à votre disposition pour échanger sur ces questions !
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